Ambulances privées : Après la mort de patients, les professionnels s'inquiètent
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Ambulances privées : Après la mort de patients, les professionnels s'inquiètent
Mardi prochain, la justice rendra son verdict auprès de Monique Carivenc, une mère dont le fils est décédé en 2004 à Carmaux (Tarn) faute de moyens de secours suffisants. Une affaire qui révèle les conditions impossibles dans lesquels travaillent les ambulanciers privés.
Ils sont 40 000, répartis dans près de 5 000 sociétés privées de transports sanitaires. 40 000 ambulanciers mal reconnus, mal payés, dont le quotidien inquiète les responsables fédéraux et syndicaux.
Une profession en lente mutation
"Avant 1980, explique le président de la Fédération nationale des transporteurs sanitaires (FNTS), Thierry Schifano, nous avions des conventions telles qu’un double équipage n’était payé qu’à 50 % de son temps de travail".
La volonté de reconnaissance de la profession s’est enclenchée avec les accords signés en 2000 par lesquels "les transports sanitaires sont passés du Moyen Age à l’ère actuelle, pour un début de montée en puissance". Des accords que condamne pourtant le syndicat FO, "avec des contraintes de réductions de temps de travail et des aménagements qui amènent des amplitudes de 12 voire 15 heures par journée où l’on peut mettre un peu n’importe quoi".
Des salaires minimes
A 8,86 € par heure pour l’auxiliaire-ambulancier et 9,65 € par heure pour le détenteur d’un diplôme d’Etat, les salaires n’ont pas de quoi allécher. Le temps d’activité n’est payé qu’autour de 80% en journée, 75% la nuit, "pour la seule profession dont les heures de nuit sont minorées au lieu d’être majorées", déplore le syndicat Synaps. L’attente à l’hôpital, la préparation du véhicule ou son déchargement ne sont pas pris en compte dans la facturation, alors que Thierry Schifano rappelle que l’horizon 2011-2012 devrait voir la mise en place "d’amplitudes de travail dont le coefficient atteindrait les 90 %".
Un turnover excessif
Le président de la FNTS se félicite, dans sa préoccupation de reconnaissance de la profession, de la mise en place du diplôme d’Etat d’ambulancier, "qui permet un véritable chemin professionnel". Problème, les conditions de travail dantesques poussent les nouveaux venus à quitter la profession dès les premières années, laissant les clés de l’ambulance à de plus en plus de jeunes en manque d’expérience, et rapidement désabusés.
Une profession délaissée
Pour la FNTS et FO, le constat s’impose : "L’Assurance Maladie et le Ministère de la Santé ne nous écoutent qu’à moitié, sachant que nous ne représentons qu’une partie minime de leur budget", s’inquiète Thierry Schifano. Le syndicat FO reconnaît quant à lui que "le patronat veut bien donner un peu, mais à condition que l’Assurance Maladie le fasse aussi". La balance semble bloquée puisque sur les "350 millions d’euros promis à la profession, seuls 150 millions ont pour l’instant été débloqués", rapporte le président de la FNTS.
Réorganisation
L’avenir, pour Thierry Schifano, doit forcément passer par une réorganisation des méthodes de travail : "On a besoin d’entreprises structurées, de plateaux logistiques efficaces et on peut envisager le covoiturage de patients, sans mélanger les pathologies, bien sûr, pour faire grandir la productivité de notre activité et s’inscrire dans une démarche de développement durable".
Deux patients à la fois, voilà une idée dont le syndicat FO ne veut pas entendre parler, la qualifiant de "dérive dangereuse". Mais qu’importent les divergences de points de vue, il faut aller vite pour la profession.
Pour les ambulanciers privés, la sirène d’alerte est belle est bien enclenchée.
Ils sont 40 000, répartis dans près de 5 000 sociétés privées de transports sanitaires. 40 000 ambulanciers mal reconnus, mal payés, dont le quotidien inquiète les responsables fédéraux et syndicaux.
Une profession en lente mutation
"Avant 1980, explique le président de la Fédération nationale des transporteurs sanitaires (FNTS), Thierry Schifano, nous avions des conventions telles qu’un double équipage n’était payé qu’à 50 % de son temps de travail".
La volonté de reconnaissance de la profession s’est enclenchée avec les accords signés en 2000 par lesquels "les transports sanitaires sont passés du Moyen Age à l’ère actuelle, pour un début de montée en puissance". Des accords que condamne pourtant le syndicat FO, "avec des contraintes de réductions de temps de travail et des aménagements qui amènent des amplitudes de 12 voire 15 heures par journée où l’on peut mettre un peu n’importe quoi".
Des salaires minimes
A 8,86 € par heure pour l’auxiliaire-ambulancier et 9,65 € par heure pour le détenteur d’un diplôme d’Etat, les salaires n’ont pas de quoi allécher. Le temps d’activité n’est payé qu’autour de 80% en journée, 75% la nuit, "pour la seule profession dont les heures de nuit sont minorées au lieu d’être majorées", déplore le syndicat Synaps. L’attente à l’hôpital, la préparation du véhicule ou son déchargement ne sont pas pris en compte dans la facturation, alors que Thierry Schifano rappelle que l’horizon 2011-2012 devrait voir la mise en place "d’amplitudes de travail dont le coefficient atteindrait les 90 %".
Un turnover excessif
Le président de la FNTS se félicite, dans sa préoccupation de reconnaissance de la profession, de la mise en place du diplôme d’Etat d’ambulancier, "qui permet un véritable chemin professionnel". Problème, les conditions de travail dantesques poussent les nouveaux venus à quitter la profession dès les premières années, laissant les clés de l’ambulance à de plus en plus de jeunes en manque d’expérience, et rapidement désabusés.
Une profession délaissée
Pour la FNTS et FO, le constat s’impose : "L’Assurance Maladie et le Ministère de la Santé ne nous écoutent qu’à moitié, sachant que nous ne représentons qu’une partie minime de leur budget", s’inquiète Thierry Schifano. Le syndicat FO reconnaît quant à lui que "le patronat veut bien donner un peu, mais à condition que l’Assurance Maladie le fasse aussi". La balance semble bloquée puisque sur les "350 millions d’euros promis à la profession, seuls 150 millions ont pour l’instant été débloqués", rapporte le président de la FNTS.
Réorganisation
L’avenir, pour Thierry Schifano, doit forcément passer par une réorganisation des méthodes de travail : "On a besoin d’entreprises structurées, de plateaux logistiques efficaces et on peut envisager le covoiturage de patients, sans mélanger les pathologies, bien sûr, pour faire grandir la productivité de notre activité et s’inscrire dans une démarche de développement durable".
Deux patients à la fois, voilà une idée dont le syndicat FO ne veut pas entendre parler, la qualifiant de "dérive dangereuse". Mais qu’importent les divergences de points de vue, il faut aller vite pour la profession.
Pour les ambulanciers privés, la sirène d’alerte est belle est bien enclenchée.
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